Collection(s) : PochParc 17
Paru le 21/09/2001 | Broché 140 pages
«...La rencontre de deux corps n'est jamais innocente ; je devais courir, et rencontrais parfois dans le souffle de ma course un de ces corps découpés ; ou, bien pis, de la matière inerte, des murs, des détritus, du bitume, des objets mous, d'autres solides ; je ne sais pas pourquoi ces corps pulsent ; je pense que quelque chose brûle qui les consume ; ou bien brûlent-ils et consument-ils quelque chose ? J'ai déjà vu des corps qui brûlent ; ce n'est pas ça ; moderne consomption...
J'entrai.»
Aleph, plaie errante, se lie à Baal, démon affamé. C'est ensemble qu'ils parcourent Molibden, rencontrant d'autres plaies errantes et Venceslas le chien, Graal d'Aleph. Dans la boue et dans le litron, les errants pataugent jusqu'à l'inéluctable fin de toute fiction ; puisque Carnaccia n'est autre que la dévoration de ce qui ne saurait naître.
Mais par delà l'eschatologie et les sanies auxquelles Carnaccia prétend, il y a la faim des mots : camisoles avides de chair, telle une oreille en tourbillon, aspirant à eux tous les corps animés. Il ne faut donc s'étonner de rien, sinon de la survie d'Aleph. Et pourtant, Aleph n'est-il pas le seul, parmi ces voix d'outre-tombe, à recueillir celle du chien ?
Olivier Gambier a 25 ans. Carnaccia est son premier roman.