Collection(s) : Imaginaires du monde
Paru le 15/02/2009 | Broché 141 pages
traduit de l'espagnol par (Mexique) Florence Olivier
« Cartouche ne nous avait pas dit son nom. Il ne savait pas coudre, pas même un bouton. Un jour, on amena ses chemises à la maison. Cartouche vint remercier. « L'argent, quelquefois, ça empêche les gens de sourire », dis-je en jouant sous une table. Cartouche ôta le grand sombrero qu'il portait et plissa les yeux pour dire : « Au revoir ».
On le trouva sympathique, c'était une cartouche !
Un jour il chanta un refrain d'amour. Il avait une très belle voix. Des larmes lui coulèrent sur les joues. Il dit que c'était la faute d'une femme s'il était devenu une cartouche. Il jouait avec Gloriecita et la promenait sur son cheval. Tout le long de la rue.
Vinrent des jours où l'on dit que les carrancistes allaient arriver. Les villistes venaient acheter des cigarettes en tenant leur 30-30 serrée contre eux. Cartouche arrivait [...] »
Nellie Campobello (1900 ? - 1983), écrivain et chorégraphe est la seule femme à avoir écrit sur la lutte révolutionnaire dans l'État du Chihuahua, au nord du Mexique.
Les histoires vraies de ce livre, publié pour la première fois en 1931, sont ses souvenirs d'enfant enrichis de récits de sa mère et d'autres aînés.
Nellie Campobello a inauguré un style lapidaire qui plus tard aurait pu inspirer Juan Rulfo...
Cartouche est un livre unique, inégalable. Il est devenu un classique de la littérature contemporaine mexicaine.