Collection(s) : Le chant du cygne
Paru le 01/07/2009 | Broché 64 pages
préface Armin Volkmar Wernsing
Ces mots qui font saigner le temps
La guerre, ce ne sont pas seulement des souffrances, la douleur, la mort et des chiffres, c'est avant tout la perte de la parole comme moyen de se situer dans un univers potentiellement, partiellement au moins, explicable, transparent et communicable. Les assassins ont en effet bouleversé le sens des mots. « Le travail rend libre » était l'inscription cynique du portail d'un camp d'extermination.
La littérature, l'art en général, repose sur un fond de déception, de tristesse : le monde n'est pas comme il faut. Dans ce sens, toute oeuvre poétique est l'utopie d'un monde en ordre ne serait-ce que parce qu'elle est forme. Elle est donc contradiction. C'est pourquoi le titre que Denis Emorine a donné au recueil est justifié. Aujourd'hui, après Auschwitz et en face de tant de tueries plus récentes, un poème doit faire mal, doit être une blessure saignante qui ne se ferme pas de sitôt. La douleur nous tient en vie.
Denis Emorine est né en 1956, près de Paris. Son théâtre a été joué en France et en Russie. Il est traduit en une dizaine de langues. Plusieurs de ses livres ont été édités aux Etats-Unis. Il collabore régulièrement à la revue de littérature « Les Cahiers du Sens ». En 2004, il a reçu le premier prix de poésie (français) au Concours International Féile Filiochta. Il dirige deux collections de poésie aux Editions du Cygne.
On peut lui rendre visite sur son site : http://denis.emorine.free.fr
