Fiche technique
Format : Broché
Nb de pages : 220 pages
Poids : 1772 g
Dimensions : 23cm X 31cm
ISBN : 978-2-204-09638-6
EAN : 9782204096386
Cézanne
abstraction faite
Quatrième de couverture
« Je vous dois la vérité en peinture et je vous la dirai. »
Ces mots sont écrits par Cézanne au temps où il peint ses dernières Sainte-Victoire. D'aucuns ont voulu penser que ce dernier, resté fidèle à la figuration, n'avait osé franchir le seuil de l'abstraction que Malevitch, Mondrian ou Kandinsky allaient dépasser, désignant un monde nouveau.
De quelle annonciation alors la peinture voulait-elle être le signe dans un temps où, selon le mot de Hölderlin, les dieux « se détournaient de l'Homme » ?
Loin des « Annonciations » du Moyen Âge, de la Renaissance et de l'époque, de quel mystère la peinture pouvait-elle être encore témoin à l'époque où Baudelaire demandait au peintre de la vie moderne de décrypter dans le présent la trace d'un idéal perdu, et celle où Nietzsche décrivait le Crépuscule des Idoles ? De fait, s'enchaînait un processus pictural, parti du néoclassicisme... jusqu'à l'abstraction, laquelle permettait de nouvelles expressions figuratives de l'Homme, loin de toute référence à Celui que précisément l'Annonciation désignait dans une tradition séculaire : le Christ incarné comme parfaite Image du Père.
Cézanne s'inscrit dans ce parcours comme un maillon au même titre que Van Gogh, Gauguin ou Monet, mais plus que cela, il reste « notre père à tous » selon un mot de Picasso. Mieux encore « le bon dieu de la peinture » selon Matisse.
Certes, il est le peintre qui ouvre les voies de l'abstraction ; mais, par-delà l'abstraction, il refonde la peinture en la définissant comme une « réalisation » : celle de l'infigurable à nouveau figuré ?