Paru le 24/11/2008 | Broché 195 pages
« La guerre pour rien ! Nous, on a fait la guerre, les autres s'emparent de l'Algérie libre » aurait déclaré mon père, quand le village se retrouva face à lui-même, désemparé, et bientôt face à une autre agression, celle du nouveau pouvoir algérien.
Cette simple phrase, qui fit d'abord de lui un renégat, lui valut ensuite de rentrer définitivement dans l'histoire.
Aujourd'hui encore, on l'évoque, on se rappelle toujours de lui chaque fois qu'une discussion conclut à une autre issue possible de la présence française en Algérie.
Un peu philosophe, mon père ?... Seulement observateur, comme tous les vieux du village. Et, à rencontre de l'idée répandue, il porta un autre regard sur la guerre...
...Cette guerre qu'il jugea inutile : « La guerre et des morts pour rien, je vous le redis, on aurait pu s'en passer.
Ce qu'il faut, c'est un monde sans frontières, sans haine, où les gens passeraient plus de temps à s'apprécier qu'à renchérir dans la violence. »
Bien sûr, les villageois riaient de ses propos en lui faisant remarquer que les Français n'étaient pas au village sur invitation, qu'ils n'avaient pas débarqué, plus d'un siècle auparavant, à Sidi Ferruch avec des éventails et que ce ne sont pas des fleurs qu'ils étaient venus offrir à Lalla Fadhma,de passage vers le Djurdjura qu'ils voulaient juste photographier. Mais mon père n'en démordait pas, pour lui, on aurait pu résister à l'oppression coloniale par la non-violence...
