Charles Cressent : sculpteur, ébéniste du régent

Fiche technique

Format : Relié
Nb de pages : 362 pages
Poids : 2580 g
Dimensions : 32cm X 25cm
Date de parution :
EAN : 9782878440614

Charles Cressent

sculpteur, ébéniste du régent

de

chez Faton

Paru le | Relié 362 pages

Public motivé

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Quatrième de couverture

Un sculpteur qui enrichit l'art du meuble

Paradoxe de l'histoire du mobilier, Charles Cressent qui fut en son temps le plus illustre des ébénistes était en réalité un sculpteur.

Né à Amiens en 1685 il travailla pendant une trentaine d'années dans cette ville comme sculpteur avant de venir à Paris où il reprit en 1719 le modeste atelier d'ébéniste de Joseph Poitou.

Sa formation explique l'importance qu'il donna dans ses meubles au décor de bronze dont les motifs - bustes de femmes, masques antiques, trophées, groupes d'enfants, singeries - sont traités avec une ampleur sculpturale telle que le travail du bois n'est présent que pour la mettre en valeur.

Fort de ce choix Cressent resta fidèle à un placage chatoyant de satiné avec des bandes d'amarante foncé propres à rehausser l'éclat du bronze doré. Il n'adopta pas la marqueterie florale lorsqu'après 1740 celle-ci fut à la mode.

Digne successeur de Boulle

La célébrité de Cressent qui commença dès le début des années 1720 avec les commandes du Régent ne cessa de croître. Après le Régent les ducs d'Orléans furent ses clients pendant deux générations, ainsi que quelques princes étrangers, tels le roi de Portugal Jean V ou le prince électeur de Bavière Charles Albert. Par l'entremise de Gaudreaus il livra la commode pour la chambre de Louis XV au château de la Muette.

Créateur de quelques-uns des plus beaux meubles de son temps il fut aussi l'inventeur de modèles de pendules et de chenets d'une grande originalité. Ses pendules ornèrent la chambre de la Dauphine à Versailles et celle de la reine d'Angleterre Charlotte à Buckingham House.

Outre ces personnages prestigieux sa clientèle se recrutait pour bonne part chez les hauts fonctionnaires et les financiers parisiens. En cela il était le digne successeur de Boulle dont la grande période de succès dans les années 1700-1720 avait coïncidé avec l'extraordinaire enrichissement de cette classe de financiers.

On cite parfois l'oeuvre de Cressent pour illustrer le style Régence. Il fut ébéniste du Régent jusqu'à la mort de ce dernier en 1723. Mais l'essentiel de son oeuvre est postérieur. Parmi les quelques meubles documentés ou datables qu'on lui reconnaît figurent la commode de Louis XV à la Muette (1739), les médailliers du musée Gulbenkian du début des années 1750. On est donc loin de la Régence. Il est plus juste de dire que l'oeuvre de Cressent illustre un style Louis XV mesuré, comme Gaudreaus ou Joubert.

La somme des connaissances sur Cressent

Depuis l'ouvrage de Mlle Ballot publié en 1918 par les Archives de l'Art français sur «Charles Cressent sculpteur, ébéniste et collectionneur» la documentation sur Cressent, ses collaborateurs et sa clientèle s'est considérablement enrichie.

L'ouvrage très complet d'Alexandre Pradère est le fruit de la collecte de ces nombreux documents, de leur interprétation rigoureuse et d'une nouvelle approche de la vie et de l'oeuvre du maître. En particulier le cadre dans lequel les meubles de Cressent venaient s'intégrer chez ses clients est ici évoqué avec un luxe de détails.

À l'étude des différents types de meubles s'ajoute un catalogue raisonné de toutes les oeuvres attribuées à Cressent.

Biographie

Alexandre Pradère a mené parallèlement sa carrière d'expert en mobilier français du XVIIIe siècle et sa vocation d'historien d'art.

Auteur d'un ouvrage sur Les Ébénistes français de Louis XIV à la Révolution paru en 1989, il a consacré de nombreux articles à des sujets aussi divers que les collectionneurs du XVIIIe siècle («L'ameublement du marquis de Marigny», L'Estampille, juin 1986 ; «Mme de Pompadour et le goût grec», et «Les achats parisiens du comte de Coventry», Connaissance des Arts, décembre 1989 et juin 1996) ; ou du XIXe siècle (en étudiant l'un des plus intéressants décors historicisants de la Restauration dans «Du style Troubadour au style Boulle, les vicissitudes du goût à l'hôtel d'Osmond», Connaissance des Arts, juin 1991) ; ou encore les grandes demeures («L'ameublement de Parentignat», et le mobilier de Grimsthorpe, dans L'Estampille-L'Objet d'Art, en juillet 1996 et juillet 1999). Son intérêt pour l'héritage d'André-Charles Boulle l'a conduit à s'intéresser aux imitateurs de celui-ci au cours du XVIIIe siècle, en publiant d'abord un article sur le mobilier Boulle sous Louis XVI (dans L'Objet d'Art, septembre 1987), puis une étude dans la Revue de l'Art sur «Les armoires à médailles de l'histoire de Louis XIV par Boulle et ses suiveurs» (1997). L'étude du commerce de luxe à Paris au XVIIIe siècle lui permit de découvrir un manuscrit inédit, le carnet d'adresses d'un diplomate anglais en poste à Paris vers 1772-1779, le colonel de Saint Paul, qui fut publié en 1993 dans Antologia di Belle Arti («Les bonnes adresses à Paris autour de 1770»).

Enfin, les recherches qui ont conduit au présent ouvrage l'ont poussé à publier ses découvertes, non seulement sur des thèmes directement liés au sujet («Les commodes à palmes et fleurs de Cressent», Bulletin de la société de l'Histoire de l'Art Français, 2001), mais aussi sur des sujets périphériques, tels que «Le maître aux Pagodes», ébéniste anonyme actif vers 1730, dont les oeuvres étaient souvent attribuées à Cressent (L'Estampille-L'Objet d'Art, mars 1992) ; ou encore «Les tables-consoles du Palais Royal par Oppenord» (Antologia di Belle Arti, 2003).

Après avoir été, de 1976 à 1999, l'expert en mobilier du bureau parisien de Sotheby's, Alexandre Pradère a rejoint en 2000 un cabinet parisien d'experts indépendants dont il est associé.