Paru le 02/09/2002 | Relié 292 pages
Tout public
texte Sophie Delavoie
Depuis toujours, les chevaux de Camargue sont liés au delta du Rhône, vaste pays d'eau et de marécages. Rassemblés en manades, ils vivent en semi-liberté. C'est au contact de cet environnement peu clément que le Camargue a acquis ses lettres de noblesse : de petite taille, rustique, d'une résistance extraordinaire, il semble façonné par l'action du sol et du climat, à l'image de ce triangle de terre magique constamment remodelé par la mer et le vent.
Seul un regard contemplatif et empreint de sérénité pouvait saisir l'esprit même de ces lieux et de leurs habitants. Lenteur et immobilité ont été les maîtres mots de Hans Silvester qui, des heures durant, est resté assis au même endroit, observant, attendant, jusqu'à ce que ces farouches chevaux, s'accoutumant à lui, à sa voix, ne soient plus troublés par sa présence. Ses images, magnifiques, nous font découvrir tous les comportements de l'animal au fil des saisons et au cours de sa vie, gages d'une intimité naissante avec ces animaux semi-sauvages.
Pour le photographe, qui avait découvert la Camargue et ses chevaux aux côtés de Jean Giono, des années auparavant, ce travail est l'occasion de confronter une nouvelle fois son regard à cette nature fascinante.
Né en 1938 en Allemagne, Hans Silvester fait ses premières photos à l'âge de douze ans. Défenseur inconditionnel de la nature, il publie en 1960 un livre remarqué sur la Camargue avec un texte de Giono. Membre de l'agence Rapho, il a notamment publié aux Editions de La Martinière Les Chats du soleil, Les Chats du bonheur et Sieste et Tendresse, tous des succès internationaux. Les derniers reportages de ce grand voyageur l'ont mené en Inde, au Rajasthan, où il a photographié les peuples du désert de Thar et l'incroyable bestiaire des fresques du Shekhawati. Ce travail a donné lieu à deux livres, Les filles de Mirabai et Les Cavaliers du Shekhawati.
Sophie Delavoie est journaliste. Elle a été rédactrice en chef adjointe du journal Grands Reportages pendant plusieurs années. Elle collabore ou a collaboré à divers magazines dont Vogue, Photo Reporter et Maison Française et à l'écriture de documentaires animaliers pour la télévison. Elle a gardé une nostalgie éblouie de la première projection, enfant, du film Crin Blanc.