Collection(s) : Textes de littérature moderne et contemporaine
Paru le 30/10/2007 | Relié 592 pages
Public motivé
édition établie, présentée et annotée par Thalie Rapetti
Auteur majeur de la littérature décadente dont les deux principaux romans, Monsieur de Bougrelon (1897) et Monsieur de Phocas (1901) font figure de testament esthétique au même titre qu'À rebours de Huysmans, Jean Lorrain (1855-1906) reste méconnu en tant que critique d'art.
L'ouvrage que nous présentons ici réunit pour la première fois l'ensemble de ses chroniques d'art, écrites entre 1887 et 1904, dans les plus grandes rédactions de l'époque.
Les artistes les plus célèbres du symbolisme ou ceux de la peinture mondaine et de Salon y défilent aux côtés de peintres aujourd'hui tombés dans l'oubli. Sous la plume de Lorrain, Gustave Moreau et Rodin côtoient Antonio de La Gandara, portraitiste très prisé du faubourg Saint-Germain, ou le peintre américain William Turner Dannat, surnommé « le Toulouse-Lautrec des Espagnols »... bousculant et réajustant du même coup notre regard, par trop fragmenté, sur cette période de transition entre XIXe et XXe siècle.
Panorama subjectif du monde artistique de son temps, ces articles témoignent du regard sincère et passionné d'un écrivain qui considérait l'art comme indispensable à sa propre survie. Avec virtuosité, Lorrain déploie un répertoire très vaste, tant sur le plan du ton - de la confession vibrante au ragot d'atelier - que de la forme qui passe tour à tour de l'analyse poétique à la chronique mondaine. Au fil des pages s'affirme un critique d'art parmi les plus singuliers de sa génération, dont la technique poétique et descriptive se situe dans la lignée de Théophile Gautier.
