Serie : Combats esthétiques. Vol 1
Paru le 01/01/1993 | Broché 520 pages
Tout public
édition Pierre Michel et Jean-François Nivet
Romancier à succès (Le journal d'une femme de chambre), dramaturge comblé, Octave Mirbeau (1848-1917) fut peut-être le journaliste le mieux payé de la Belle Epoque. Il fut surtout l'un des plus efficaces. Un article de lui suffisait pour lancer un écrivain ou un artiste, ou pour ruiner une réputation usurpée. «Seul prophète de ce temps» selon Apollinaire, il faisait trembler les puissants, arrachait les masques, déboulonnait les idoles. Honni des bien-pensants, redouté par la cohorte des charlatans des lettres et des arts, il était admiré sans réserve par tous arts, il était admiré sans réserve par tous les novateurs, qui lui savaient gré de mener - avec quel succès ! - «le bon combat».
Doté d'un flair infaillible, et d'une espèce de prescience que la postérité a ratifiée - ainsi Monet put-il dire de lui qu'«il fut vraiment un découvreur ; il sentait et jugeait bien» -, il a bataillé inlassablement contre les routines, les conformismes, les snobismes et les académismes.
En apprenant à ses contemporains à jeter sur les œuvres d'art un œil neuf et décapant, en jouant le rôle d'intercesseur obligé entre les artistes novateurs et le grand public, Mirbeau a eu, dans l'histoire des beaux-arts, un rôle décisif, que la reprise intégrale de ses chroniques aujourd'hui permet exactement de mesurer.