Paru le 15/02/2003 | Broché 207 pages
Tout public
Les gradés en prennent donc pour leur grade, et avec beaucoup d'humour, ce qui constituera sans doute une circonstance aggravante, l'autodérision semblant dans les hautes sphères gendarmistiques moins courante que l'autosuffisance.
Quant à l'hommage à un ministre de l'intérieur réversible qui ponctue ce livre, il en justifie à lui tout seul le titre, même si seul un fou peut oser écrire tout haut ce que les autres gendarmes vivent tout bas.
Voici donc l'histoire d'un adolescent qui avait cru trouver les forces de l'ordre un peu moins dans le désordre, qui n'avait pas imaginé que la tête de certains chefs pourrait imiter avec autant de ressemblance les couleurs de l'alcootest, le récit d'une vie où beaucoup et pas seulement des gendarmes se reconnaîtront, même s'ils n'osent toujours pas le dire, de peur de voir leur gamelle déjà pas très pleine se vider complètement.
Tout comme sur les toilettes de l'Académie Française, on pouvait lire d'un côté «Homme», et de l'autre «Marguerite Yourcenar», François Lassere est une catégorie de gendarme à lui tout seul, ou plutôt «était», puisqu'il a été réformé pour cause d'intelligence supérieure à celle de ses supérieurs.
En effet, le jour où il s'est mis à dessiner des caricatures satiriques en marge de ses portraits-robots, la grande muette a soudain vu d'un mauvais oeil qu'il était sourd d'une oreille, tout en regrettant qu'il ne soit pas manchot.