Collection(s) : Armillaire
Paru le 13/04/2006 | Broché 244 pages
Public motivé
avec la collaboration de Angélique del Rey
Pourquoi nous est-il si difficile d'agir face aux graves problèmes qui menacent nos sociétés, notre santé, la vie même? Serait-ce par manque d'informations, voire de connaissances? Pour Miguel Benasayag, ce n'est pas de ce côté-là qu'il faut chercher, mais plutôt de celui des modalités de la connaissance elle-même. C'est pourquoi, dans cet ouvrage, il s'efforce de comprendre les différents mécanismes de construction de notre perception du monde, de la réalité. Et d'étudier, au-delà de toute morale, les dispositifs par lesquels nous «mettons à distance» la réalité, en nous condamnant souvent à subir ses effets sans pouvoir agir.
La vieille querelle entre déterminisme et libre-arbitre apparaît ainsi comme un faux débat. Le défi, c'est de penser la liberté réconciliée avec le destin. Jadis, l'agir dépendait de Dieu. Puis on l'a confié à l'homme, lieu de la séparation entre la connaissance, l'agir et le monde. C'est ainsi que l'agir et ses possibilités deviennent une question: depuis où agit-on? Quelle serait la bonne optique? Si Dieu nous condamne à une trop grosse focale, l'individu, lui, nous condamne à un zoom trop prononcé. Le paysage, qui n'est pas un simple décor où l'on déambule, pourrait être cette bonne distance pour renouer avec une connaissance qui redevient agir. Il s'agit donc de comprendre les liens des hommes entre eux, les liens qui les tissent comme éléments d'un paysage.
L'auteur continue ici sa déconstruction du mythe de l'individu, ainsi que son travail sur l'éthique en tant que fragilité. L'objectif reste clair: une philosophie de la situation et de l'action.
Miguel Benasayag, philosophe et psychanalyste, anime le collectif «Malgré tout». Il est l'auteur de nombreux ouvrages, dont, aux Éditions La Découverte: Utopie et liberté (1986), Penser la liberté (1991), Pour une nouvelle radicalité (avec Dardo Scavino, 1997), Le mythe de l'individu (1998 et Poche, 2004), La fabrication de l'information (avec Florence Aubenas, 1999), Du contre-pouvoir (avec Diego Sztulwark, 2000, nouvelle édition La Découverte/Poche, 2002), Résister, c'est créer (avec Florence Aubenas, 2002) et La fragilité (2004).