Collection(s) : Anthropologies et médecines
Paru le 05/06/2020 | Broché 227 pages
Public motivé
préface de Dominique Memmi | postface de Patrick Heuveline
Cet ouvrage interroge la vision idéalisée des Nations unies concernant la santé maternelle au Cambodge, à partir d'une enquête de terrain intensive dans deux provinces du pays.
En observant de l'intérieur et « par le bas » les pratiques obstétricales, l'enquête documente leur construction historique et sociale, et montre que ces techniques biomédicales sont fréquemment détournées de leur usage afin de répondre à des exigences sociales : par exemple, resserrer le vagin des femmes afin d'augmenter le plaisir sexuel des hommes.
Les pratiques observées font système et s'inscrivent toutes dans les mêmes rapports de genre et dans la même symbolique du corps. Elles se renforcent les unes les autres et participent à la construction d'un corps féminin conforme à ce qu'il « doit être ».
Le corps des femmes est donc appréhendé dans cet ouvrage comme un corps social et politique, révélateur des rapports sociaux, et sur lequel se négocient de nombreux enjeux de pouvoirs.
Un livre fort sur les violences invisibles faites aux corps des femmes.
Clémence Schantz est sociologue et sage-femme, postdoctorante à l'École des hautes études en sciences sociales (Centre d'étude des mouvements sociaux, EHESS) et chercheure associée au Centre population et développement (Ceped) (université Paris Descartes, Institut de recherche pour le développement). Ses travaux se situent à l'intersection de la sociologie de la santé, du corps et du genre, et portent sur la biomédicalisation de l'accouchement dans une perspective transrégionale (Asie, Afrique et Europe).