Contester à Cuba

Fiche technique

Format : Broché
Nb de pages : 369 pages
Poids : 646 g
Dimensions : 16cm X 24cm
Date de parution :
ISBN : 978-2-247-11760-4
EAN : 9782247117604

Contester à Cuba

de

chez Dalloz

Collection(s) : Nouvelle bibliothèque de thèses

Paru le | Broché 369 pages

Doctorat

50.00 Disponible - Expédié sous 4 jours ouvrés
Ajouter au panier

préface de Olivier Dabène


Quatrième de couverture

«La chute spectaculaire de plusieurs régimes autoritaires à l'occasion du "printemps arabe" de 2011 ne doit pas nous inciter à la paresse intellectuelle. La tentation est pourtant forte de voir dans ces événements une validation des thèses téléologiques et normatives sur la fin de l'histoire et le caractère inéluctable de l'avènement mondial de la démocratie. Les commentaires ne manquent pas qui évoquent une globalisation ne tolérant plus d'écart par rapport à la norme libérale occidentale (...) ; la longévité des régimes autoritaires ne mérite plus guère d'attention, puisqu'ils sont suspendus à un fil ténu qui menace de rompre à tout moment.

L'ouvrage de Marie Laure Geoffray vient opportunément s'inscrire en faux contre une telle tentation, qui conduit régulièrement à un grossier déterminisme.

Tout l'intérêt du travail de Marie Laure Geoffray repose sur cette intuition initiale : afin de comprendre une "situation" autoritaire, il convient de se pencher sur ces espaces "intermédiaires" de contestation, ni totalement réprimés ni complètement tolérés. (...) Elle met en scène des jeunes pour qui la prise de parole ou l'occupation d'espaces peuvent être des fins en soi, dépourvues de projet de société alternatif car ils ont aussi souvent liés par ce qu'elle qualifie de "persuasion coercitive". Leur répertoire d'action peut cependant s'avérer subversif, car il ambitionne de donner à voir comment pourraient s'exercer des formes plurielles de citoyenneté.

Au-delà, Marie Laure Geoffray offre une explication dense, précise et très convaincante du mode de domination politique du régime castriste. Elle montre notamment à quel point ce régime sait faire preuve d'une grande plasticité. Et c'est sans doute cette capacité du régime à négocier le tolérable, à une échelle souvent micro, qui explique le mieux sa solidité. L'ordre social, nous montre l'auteure, est ainsi coproduit par des acteurs interdépendants. (...)

Il est heureux de pouvoir mettre à la disposition du public un texte de référence sur Cuba, issu d'une thèse de doctorat brillamment soutenue à Sciences Po en 2010. Sa lecture achevée, de nombreuses questions demeurent qui, on peut le souhaiter, appelleront d'autres travaux comparatifs. Marie Laure Geoffray a souhaité "dés-exceptionnaliser" Cuba. Il reviendra à d'autres chercheurs de lui donner raison en relevant le défi de la comparaison.»

Olivier Dabène