Contraintes et libertés dans les sociétés méditerranéennes aux époques modernes et contemporanéennes, XVIe-XXe siècles : actes du colloque international, Tunis, 9-10 décembre 2005

Fiche technique

Format : Broché
Nb de pages : 176 pages
Poids : 400 g
Dimensions : 16cm X 24cm
Date de parution :
ISBN : 978-2-916392-03-5
EAN : 9782916392035

Contraintes et libertés dans les sociétés méditerranéennes aux époques modernes et contemporanéennes, XVIe-XXe siècles

actes du colloque international, Tunis, 9-10 décembre 2005

chez Université de Caen, Centre de recherche d'histoire quantitative

Collection(s) : Histoire maritime

Paru le | Broché 176 pages

Public motivé

14.00 Indisponible

édition UR Histoire économique, Faculté des sciences humaines et sociales de Tunis ; CRHQ, CNRS-Université de Caen


Quatrième de couverture

« Contraintes et libertés » sont les termes d'un binôme autour desquels s'articule une grande part de l'évolution des sociétés. Deux notions qui, apparemment, s'opposent et qui découlent l'une de l'autre. Toutefois, leur signification juridique et la charge idéologique qu'elles supposent différent d'une période à une autre, et d'une société à une autre. Issu d'un colloque d'histoire qui s'est tenu à Tunis en décembre 2005, sous l'égide de la coopération universitaire franco-tunisienne, ce livre éclaire les diverses facettes de cette thématique dans les pays méditerranéens, entre le XVIe et le XXe siècle.

Qu'il s'agisse de l'esclave vendu au marché, du galérien enchaîné à la rame, du « khammes » attaché à la terre et du captif raflé par le « corso » au nom de la « guerre sainte », la servitude est omniprésente de part et d'autre de la Méditerranée, au Maghreb comme au sud de l'Europe. Les relations de dépendance se situent à tous les échelons de la vie économique et sociale. On les trouve dans les ateliers de Barcelone et de Tunis, comme à la campagne où la main d'oeuvre servile fait marcher de vastes exploitations agricoles. La servitude sous toutes ses formes modèle les rapports familiaux, imprègne les comportements culturels et religieux, raffermit les liens d'obédience, nourrit les réseaux de fidélité ou de protection ; elle monte jusqu'au « Makhzen » ou du pouvoir princier, en s'insinuant dans les couloirs du palais.

En même temps et paradoxalement, la contrainte peut déboucher sur des chemins de liberté : affranchissement d'un esclave, rachat d'un captif au moyen d'une rançon ou d'un échange, libération d'un galérien par la grâce royale. Voie traverse d'ascension sociale, la servitude permet aussi aux mamelouks, qui sont voués au service d'une grande maison depuis leur enfance, d'intégrer les plus hauts lignages et de capter les fonctions les plus prestigieuses à la tête de l'armée ou de l'administration. Cependant, ces relations ambiguës entre maîtres et dépendants ne débouchent pas sur une liberté individuelle pleine et entière. De même, les rêves de modernité et les réformes entreprises au sommet de l'État n'aboutissent pas nécessairement à un accroissement des libertés. Face aux bouleversements qui surviennent à l'époque contemporaine, les sociétés traditionnelles du Maghreb ne réussissent pas à transformer leurs institutions et leur système juridique, tandis que la domination coloniale ajoute une nouvelle forme de contrainte collective.