Correspondances urbaines : les corps de ville et la circulation de l'information : XVe-XVIIe siècles

Fiche technique

Format : Broché
Nb de pages : 404 pages
Poids : 400 g
Dimensions : 16cm X 24cm
Date de parution :
ISBN : 978-2-503-58812-4
EAN : 9782503588124

Correspondances urbaines

les corps de ville et la circulation de l'information
XVe-XVIIe siècles

chez Brepols

Collection(s) : Etudes renaissantes

Paru le | Broché 404 pages

Public motivé

63.30 Indisponible

Quatrième de couverture

Objet d'un renouvellement historiographique ces dernières décennies, la correspondance a d'abord suscité des travaux qui ont saisi la lettre comme une des modalités d expression de l'écriture du for privé, comme l'outil privilégié du façonnage des identités et comme un lieu de transaction entre la sphère privée et l'espace public. Depuis quelques années toutefois, les historiens observent ce que gouverner par lettres veut dire. Le rôle des plus hauts personnages de l'État, ou des administrations, a permis d évaluer la force d intervention politique de la lettre. Les correspondances sont désormais moins analysées pour les informations qu elles contiennent et qui permettent de restituer les événements, que pour les pratiques de pouvoir dont elles témoignent. Mais l'enquête n'a encore guère touché l'échelle plus locale, celle des communautés d'habitants ou des corps de ville. C est là pourtant que s observe la nécessité d occuper, par la lettre, un espace politique qui peine à accorder une place aux autorités lointaines.

Ce livre collectif s intéresse à la correspondance que les corps de ville, créés en France à la fin du Moyen Âge, entretenaient avec les grands personnages du royaume, c'est-à-dire le roi, bien sûr, mais aussi ses conseillers, et une partie de la noblesse de cour, voire d'autres intermédiaires auprès des cours souveraines. Dans d'autres régions de l'Europe (espace germanique, Angleterre, péninsules ibérique et italienne), si les communautés urbaines se sont développées dans des contextes différents, elles ont manifesté le même intérêt pour un outil qui leur permettait aussi bien de s organiser que de revendiquer des droits. Les relations épistolaires de la ville avec ses administrés ou avec d'autres communautés témoignent aussi des usages ordinaires et quotidiens (et pas moins politiques) de la lettre. Une telle approche permet de mieux saisir la façon dont les pouvoirs centraux et municipaux ont collaboré, ont été mobilisés et / ou sont entrés en conflit, au moment où se construisait ce qu'on a ensuite appelé « l'État moderne » et au moment où les villes affirmaient leurs pouvoirs.

Analysant les réseaux de correspondance des villes par l'inventaire de celles et ceux qui s adressent à elles, cette étude explore aussi les pratiques d'écriture urbaines, y compris dans leur dimension matérielle, par exemple grâce à l'étude des traces laissées par les lettres dans les délibérations, voire dans les comptes des villes. La lettre adressée aux villes, ou par elles envoyée, a-t-elle participé à la fabrique de communautés de correspondants unis par le seul échange épistolaire ?

Biographie

Florence Alazard est maîtresse de conférences en histoire au Centre d'études supérieures de la Renaissance (Université de Tours). Ses travaux portent sur l'histoire culturelle et politique de la Renaissance.