D'où jaillit le chant : la voie des oiseaux et des fleurs dans la tradition des Song

Fiche technique

Format : Relié
Nb de pages : 160 pages
Poids : 1277 g
Dimensions : 25cm X 31cm
Date de parution :
EAN : 9782859406837

D'où jaillit le chant

la voie des oiseaux et des fleurs dans la tradition des Song

de

chez Phébus

Collection(s) : Beaux livres

Paru le | Relié 160 pages

Tout public

55.80 Indisponible

Quatrième de couverture

Mille ans avant les Impressionniste, à l'époque où régnait la dynastie des Song (Xe-XIIIe siècle, les artistes chinois avaient compris qu'en peinture le sujet n'est qu'un masque. Représenter sur la soie ou sur le papier une montagne, un arbre, un papillon n'était pas tant, à leurs yeux, affaire d'observation que recherche d'un secret : celui que la Nature dissimule derrière le voile ambigu de l'apparence.

A cette exigeante école, la grandeur n'a que faire des grands sujets. Elle trouve à s'accomplir en même temps dans le vaste paysage que domine la montagne amie et dans l'espace le plus familier - que sollicite par prédilection ce regard par quoi l'enfance, de tout temps, s'est ouverte à l'immensité du monde.

Cette dernière tradition, mobilisée d'abord par la représentation des oiseaux et des fleurs, s'est vite étendue à tout ce que l'univers du vivant nous offre de proche : branche protégeant la sieste du rêveur, fruits bons à cueillir, herbes du talus, bestioles au bord de l'étang... Et elle survivra à l'âge d'or des Song, illustrée dix siècles durant par une lignée ininterrompue de génies inspirés, remuants souvent, libres à tous les sens de la parole, voire franchement excentriques.

Une fleur s'ouvre, un oiseau se pose sur la branche : le peintre est là qui saisit la vérité de cet instant (non sa pauvre réalité). Ce qu'il peint n'est plus seulement un oiseau, une fleur, mais un rêve : celui d'un envol possible, d'une éclosion à l'unisson de tous les grands accomplissements qui adviennent en nous et hors de nous. L'observation naturaliste est là, et d'une précision qui d'emblée atteint à l'exactitude extrême. Mais elle n'est qu'une marche sur le haut chemin qui conduit à la révélation de l'intimité existentielle des êtres et des choses ; et à cette autre révélation : que l'homme ne saurait accéder à son propre mystère qu'autant qu'il accepte de dialoguer avec les plus humbles présences de l'univers créé.

Chemin au bout duquel l'oeil ne se contente plus de voir mais parvient à capter le chant du monde - et nous convie à chanter de concert avec lui.

Du même auteur : François Cheng