Paru le 06/03/2002 | Broché 149 pages
Face à cette œuvre intense et dépouillée, une évidence s'impose. Ici, la poésie est révélation : dans le monde quotidien des "Prodiges ordinaires" (un des plus beaux recueils d'André Schmitz), le poète montre nues, sous une lumière qui secoue notre torpeur, les choses surprenantes qui nous entourent et que nos sens enregistrent machinalement. Trop souvent, notre raison considère ces choses et ces événements uniquement sous l'angle utilitaire : caresser un chien, passer à côté d'un arbre, regarder le ciel ouvert, etc.
Mais nous ne voyons plus le chien, le ciel. Le poète, lui, enregistre ces images comme s'il les voyait pour la première fois :
"Ramassez le meilleur de vos mots : quelque chose de banal et d'inouï se passe à l'extrème pointe d'une aile, d'une branche, d'un nuage."
Dans sa préface, Charles Dobzynski, poète et journaliste à la revue Europe, parle avec acuité de ce chant poétique qui consiste en un "sauvage accord" avec le monde.
Né en 1929 dans les Ardennes belges, André Schmitz a été enseignant. Epris de voyages, il a séjourné en Afrique, au Liban, au Québec. Il vit aujourd'hui dans la région d'Arlon. Ses nombreux recueils de poésie ont été souvent couronnés, notamment par le prix quinquennal de la littérature (couronnement d'œuvre) de la communauté française de Belgique, mais aussi par le prix Tristan Tzara pour Raclement d'ailes, et par le prix Mallarmé 2000 pour Incises incisions.