Collection(s) : Corpus tactilis
Paru le 12/04/2013 | Broché 270 pages
Tout public
traduction Philippe Claudet, Françoise Paghent
Alors que restait-il d'autre, qu'il voulait connaître ? Pas tant que cela, selon son opinion. Ma réponse est que l'expérience visuelle du monde entier comme visuellement expérimentée a été laissée de côté et la plupart de ce qui peut découler de cette expérience. Mais cela n'a pas beaucoup rompu la glace avec lui. Il était convaincu que les voyants exagéraient ce qui n'était souvent (pas toujours) que des différences mineures parmi d'importantes, au point d'en arriver à une discrimination injuste envers les aveugles : et sa préoccupation principale était de rectifier ce qu'il considérait comme une conception erronée et l'injustice qui en résultait. Observer ce processus au travail chez lui, m'a conduit à une découverte dans ma compréhension de ce que, certaines des conséquences probables sont pour moi, les limites inhérentes à mon propre entendement. Evidemment, cela ne comprend pas la frontière entre être aveugle et être voyant, mais j'en suis venu de plus en plus à utiliser cette distinction en la voyant opérer chez Martin, comme une indication du fonctionnement probable de mes propres limites sensorielles, particulièrement dans leur influence sur la formation de ma conception générale du réel.
Martin Milligan (aveugle) et Bryan Magee (voyant) étaient tous deux professeurs de philosophie.