Collection(s) : Les facs-similés
Paru le 10/10/2005 | Broché XXIII-26 pages
Public motivé
«Il n'y a guère que ce siècle ici où l'on ait entrepris de justifier la comédie et de la faire passer pour un divertissement qui se pouvait allier avec la dévotion. Les autres étaient plus simples dans le bien et dans le mal. Ceux qui y faisaient profession de piété témoignaient, par leurs actions et par leurs paroles, l'horreur qu'ils avaient de ces spectacles profanes. Ceux qui y étaient possédés de la passion du théâtre reconnaissaient au moins qu'ils ne suivaient pas en cela les règles de la religion chrétienne. Mais il s'est trouvé des gens, dans celui-ci, qui ont prétendu pouvoir allier sur ce point la piété et l'esprit du monde. On ne se contente pas de suivre le vice, on veut encore qu'il soit honoré et qu'il ne soit pas flétri par le nom honteux du vice, qui trouble toujours un peu le plaisir que l'on y prend, par l'horreur qui l'accompagne.»
Pierre Nicole (1625-1695), professeur à Port-Royal, fut un de ses militants les plus radicaux. L'austérité augustinienne qui, à des degrés divers, marquait cette communauté est ici, par cet essai, le plus fiévreusement exposé. Ce petit ouvrage tente de montrer combien la comédie et le roman peuvent la source de tous les détournements, de tous les égarements, de tous les vices.
Avec le temps, ce livre reste un précieux document inédit sur le sentiment de certains membres Port-Royalistes. Mais aussi, l'esprit contemporain peut aussi s'amuser de voir le théâtre si malmené, si incroyablement accusé de tant maux.
Ce texte est précédé d'une introduction de Charles Jourdain.