Collection(s) : Pluriel
Paru le 20/08/2003 | Broché 291 pages
Public motivé
préface Stéphane Audoin-Rouzeau | traduit de l'américain par Edith Magyar
En 1914, une génération s'engagea dans la guerre pour ce qu'elle croyait être une cause juste. Quatre ans de conflit entraînèrent la mort de dix millions d'hommes et ébranlèrent, en profondeur, les sociétés et les régimes européens.
Une fois la paix revenue, les formes de la commémoration occultèrent le souvenir du carnage; en Allemagne, en Italie comme dans les pays vainqueurs, afin d'exorciser le traumatisme, on préféra exalter le martyre des soldats en sacralisant leur combat. C'est cette sanctification qu'étudie George L. Mosse, à travers ce qu'il nomme le «mythe de la guerre»: la mémoire déformée du combat, le culte quasi religieux du soldat qu'évoquent les monuments aux morts ou les cartes postales.
Le livre de George L. Mosse, désormais classique, participe ainsi pleinement de la réévaluation du rôle de la mobilisation générale, du déchaînement des nationalismes et de la tuerie de masse dans la genèse des totalitarismes et de la Seconde Guerre mondiale.
George L. Mosse (1918-1999) a été professeur à l'université de Madison et à celle de Jérusalem. D'abord spécialiste de la Réforme et de l'Angleterre au XVIe siècle, il va ensuite se consacrer à l'étude des convulsions du XXe siècle et particulièrement à la question du nazisme et de l'antisémitisme. Son ouvrage L'Image de l'homme: l'invention de la virilité moderne (Pocket) a été traduit en français.