Collection(s) : Bibliothèque de la Casa de Velazquez
Paru le 01/04/2002 | Relié XVIII-374 pages
Doctorat
préface Paul Arnould
C'est en 1076 que les premiers colons chrétiens repeuplent Sepúlveda, place forte située au cœur d'un espace forestier qui avait longtemps été une marche-frontière entre le royaume castillan et le califat de Cordoue. L'exploitation et l'aménagement progressifs de ces forêts allaient donner naissance, à partir du XIIIe siècle, aux paysages originaux d'un «pays-au-bois». Au XIXe siècle, une autre phase commence, celle du «pays-des-bois» : les communautés rurales restent propriétaires des forêts mais sont dépossédées de leur gestion au profit du corps nouvellement créé des ingénieurs forestiers. Grâce à de nombreux documents d'archives et selon une approche archéologique des paysages, l'auteur a reconstitué cette évolution des forêts sur près de mille ans, selon deux logiques solidaires - celle des relations entre forêt et sociétés paysannes, celle de la structuration de l'espace - qui se sont radicalement modifiées au fil du temps. La forêt méditerranéenne, abordée dans sa double dimension spatiale et temporelle, est ici révélée sous un jour nouveau, à la fois construction humaine et composante à part entière de l'espace rural castillan.
Maître de conférences à l'ENS Lettres et Sciences humaines de Lyon, ancien membre de la Casa de Velázquez et chercheur dans l'UMR Biogéo de l'ENS et du CNRS (UMR 8505), Vincent Clément consacre ses recherches aux forêts méditerranéennes et à leurs relations avec les communautés rurales.