De mémoire et d'oubli : anthropologie des objets malanggan de Nouvelle-Irlande

Fiche technique

Format : Broché
Nb de pages : 400 pages
Poids : 400 g
Dimensions : 16cm X 23cm
Date de parution :
EAN : 9782271054791

De mémoire et d'oubli

anthropologie des objets malanggan de Nouvelle-Irlande

chez CNRS Editions

Collection(s) : Chemins de l'ethnologie

Paru le | Broché 400 pages

Professionnels

44.21 Indisponible

Quatrième de couverture

Somme importante sur l'anthropologie sociale et culturelle des sociétés de la Nouvelle-Irlande, en Océanie, cet ouvrage offre pour la première fois une vue synthétique sur les malanggan, objets funéraires de grand renom en ethnologie pour leurs qualités esthétiques et la richesse de leurs significations.

A l'abri du regard des femmes, les hommes de l'île de Nouvelle-Irlande (Papouasie-Nouvelle-Guinée) passaient autrefois de longs mois à fabriquer pour leurs morts des sculptures de bois très élaborées qu'ils brûlaient ou laissaient pourrir sur place trois jours seulement après les avoir exposées sur le site funéraire. Nommées malanggan, ces spectaculaires effigies hétérogènes, dont beaucoup furent collectées avant leur destruction rituelle, font aujourd'hui partie des plus grandes collections mondiales d'art non occidental. A partir d'une importante documentation ethnographique provenant à la fois des sources anciennes et des informations récemment collectées par l'auteur, ce livre propose une interprétation de la fonction rituelle des malanggan et une analyse des droits complexes régissant leur utilisation. Destinées à évoquer le retour provisoire du défunt, ces effigies servaient à faire oublier le mort, engendré par les femmes, et à assurer sa re-production par les hommes sous une identité permanente et mémorable. Calquée sur le processus de décomposition du cadavre, cette re-production s'inscrivait dans le cadre d'une idéologie de la régénération fondée sur l'idée que la vie naît sans fin de la mort. Chacun des nombreux types de malanggan qui s'accompagnait de rites spécifiques était associé à un clan ou lignage. Avant la destruction de l'effigie, des individus recevaient le droit et le savoir nécessaires pour diriger ultérieurement la fabrication et la mise en scène d'objets de ce type. Ainsi était assurée la pérennité du prototype mental du malanggan qui vivait dans la mémoire des hommes durant les longues périodes où il n'était pas matériellement actualisé. Parallèles aux droits fonciers claniques, les droits portant sur les malanggan circulaient sous une forme comparable à un prêt entre les clans des matrimoitiés exogames dont ils exprimaient l'interdépendance en matière de procréation.