Collection(s) : Babel
Paru le 22/08/2018 | Broché 139 pages
Clémence Cochan (Le comptoir des lettres)
De nos frères blessés raconte un homme que l'histoire a dénaturé, un garçon humble et honnête, plein d'espérance, un homme amoureux. C'est un texte admirable, d'une force incroyable.
De nos frères blessés
Alger, 1956. Fernand Iveton a trente ans quand il pose une bombe dans son usine. Ouvrier indépendantiste, il a choisi un local à l'écart des ateliers pour cet acte symbolique : il s'agit de marquer les esprits, pas les corps. Il est arrêté avant que l'engin n'explose, n'a tué ni blessé personne, n'est coupable que d'une intention de sabotage, le voilà pourtant condamné à la peine capitale.
Si le roman relate l'interrogatoire, la détention, le procès d'Iveton, il évoque également l'enfance de Fernand dans son pays, l'Algérie, et s'attarde sur sa rencontre avec celle qu'il épousa. Car avant d'être le héros ou le terroriste que l'opinion publique verra en lui, Fernand fut simplement un homme, un idéaliste qui aima sa terre, sa femme, ses amis, la vie - et la liberté, qu'il espéra pour tous les frères humains.
Quand la Justice s'est montrée indigne, la littérature peut demander réparation. Lyrique et habité, Joseph Andras questionne les angles morts du récit national et signe un fulgurant exercice d'admiration.
Né en 1984, Joseph Andras est également l'auteur chez Actes Sud du long poème S'il ne restait qu'un chien (livre-CD avec D'de Kabal, 2017) et du récit Kanaky. Sur les traces d'Alphonse Dianou (2018).