Collection(s) : La philosophe
Paru le 04/03/1997 | Broché 323 pages
Public motivé
traduit de l'espagnol par Nelly Lhermillier
Ecrite à La Havane au début des années cinquante, cette autobiographie à la troisième personne paraît en Espagne en 1989.
María Zambrano évoque les grands événements historiques qui marquèrent son destin et celui de tous les Espagnols de sa génération, explorant en elle, comme dans l'âme espagnole, leur résonnance.
Confession intime d'une femme qui vit son époque et aspire à la dépasser ; mémoire ancestrale d'un pays convulsé où couve une guerre civile ; pensée qui évite ou brise les étroits schémas intellectuels ; méditation douloureuse sur une Espagne en butte aux pouvoirs absolus ; témoignage d'une génération et réflexion autobiographique altérée par la conscience de l'exil.
«La pensée qui révèle la réalité crée un espace vital, respirable. L'une des fonctions vitales de la pensée est de rendre l'atmosphère respirable, de libérer les êtres humains de l'asphyxie due au manque d'espace intérieur, quand la conscience s'emplit d'ombres, d'incertitude, quand l'ombre des autres, y compris la nôtre, a rendu trop opaque notre espace intérieur, premier espace où nous nous mouvions, où nous existions. (...) C'est ainsi que parfois la pensée devient sang ; elle pénètre dans le sang et l'oblige à se verser, car nous ne pouvons simplement pas le lui refuser.»
María Zambrano (1904-1991), est une des figures majeures de la philosophie contemporaine. Elle s'exile de l'Espagne franquiste à partir de 1939 ; elle y revient en 1984, après la chute de la dictature. Quatre ans plus tard, elle reçoit le Prix Cervantès pour l'ensemble de son oeuvre.