Collection(s) : Chéri-bibi
Paru le 04/10/2012 | Broché 252 pages
Un roman à tiroirs dans la tradition du XVIIIe siècle, servi par une écriture d'une poésie et d'une profondeur abyssales.
Un cercle de cavaliers en rupture de bataille échange, dans un vertige de spéculations, des récits et des réflexions sur l'ordre du monde, et l'iniquité qui perce derrière. Un monde fait de signes, qu'ils décryptent en s'interrogeant sur les déserts, les empires, les frontières, les cités légendaires, le mépris des bornes et du monde fini, et la vanité des possessions. Ces hommes épris d'absolu cherchent à repousser les limites de leur territoire, qui est celui de la liberté et de la raison, et, plus encore, de la liberté de l'amour. Malheur aux raisonnables qui ne savent oser par amour. Celui qui reçoit et accepte l'humain en lui, la passion le rend libre.
La structure du roman de Philippe Riviale rappelle ceux de Diderot, comme Jacques le fataliste, mais son imaginaire tutoie aussi Poe, Nerval, Meyrink et Borges.
Philippe Riviale appartient au passé, au même titre que l'amour, l'espérance et la liberté. Il fut bien des choses, quitta sans regret ce qu'il avait accepté d'estrades savantes, car la pensée libre ne se marchande pas. Ennemi personnel de l'EHESS, des politologues, des nouveaux philosophes, des petits maîtres, des falsificateurs, des happeurs de sillage, des penseurs de bon genre et des honnêtes gens imbus d'idées vendues aux comptoirs culturels, il est le frère cadet, en philosophie, de Johann Fichte et de Gracchus Babeuf et, selon l'esprit, de Simone Weil, qui refusa tout lien. Pour eux, il a écrit L'Impatience du bonheur, apologie de Gracchus Babeuf : Johann Fichte, éveil à l'autonomie (Payot, Critique de la politique) et La parole des prophètes, de la Tora à Gracchus Babeuf et Simone Weil. Le Principe de misère (Le Félin) lui valut l'excommunication avec anathème, et l'amitié de quelques partisans du genre humain.