Collection(s) : Théodore Balmoral
Paru le 21/04/2023 | Broché 183 pages
L'Institution fabrique de toutes pièces des embarras et désigne des indésirables afin de les condamner, de les ostraciser, de les reléguer, de les bannir, de les anéantir.
C'est ce processus que Jean-Michel Rey analyse en mettant en relation quatre situations différentes mais présentant des points communs. Il commente tout d'abord la législation du gouvernement de Vichy qui édicte en 1940 un « statut » visant la population juive. Il examine ensuite le violent rejet des protestants, au début du XIXe siècle, de la part de Joseph de Maistre ou de Novalis à la suite de Bossuet. Puis il étudie la réflexion d'Edgar Quinet et de la philosophe Simone Weil sur la prétendue continuité qui relierait les Grecs de l'époque classique et le christianisme, expulsant ainsi le judaïsme de la civilisation. Enfin, Jean-Michel Rey expose la critique de Péguy concernant la pédagogie moderne, « monstrueuse » quand elle cherche à réduire l'enfant par un véritable dressage pour le faire accéder à l'état adulte.
La violence et la guerre civile naissent dans le discours, elles se fondent d'abord sur une rhétorique dont Jean-Michel Rey met ici en lumière les mécanismes.
Jean-Michel Rey est né à Paris en janvier 1941. Il a enseigné la philosophie et l'esthétique à l'Université Paris VIII de 1969 à 2008 et a été directeur de programme au Collège international de philosophie de 1992 à 1998.
Il est l'auteur d'une vingtaine de livres sur Nietzsche, Freud, Kafka, Valéry, Péguy, Artaud, Thomas Mann. Jean-Michel Rey pense donc, de longue date, que philosophie et littérature sont indissociables, et qu'entre le politique et la philosophie les liens sont étroits.
