Des noms et des gens en guerres. Vol. 1. De la Grande Guerre au Front populaire : 1914-1939

Fiche technique

Format : Broché
Nb de pages : 291 pages
Poids : 475 g
Dimensions : 16cm X 24cm
Date de parution :
ISBN : 978-2-336-29176-5
EAN : 9782336291765

De la Grande Guerre au Front populaire

1914-1939

de

chez L'Harmattan

Serie : Des noms et des gens en guerres. Vol 1

Collection(s) : Langue et parole

Paru le | Broché 291 pages

Public motivé

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avec la collaboration de Nicole Arnold et Françoise Dougnac


Quatrième de couverture

«Un mot n'est pas le même chez un écrivain comme chez un autre. L'un se l'arrache du ventre ; l'autre le tire de la poche de son pardessus», écrit Péguy. Le «sens» des mots, en particulier des noms, n'a que peu à voir avec leur signification mentionnée en dictionnaire, qui a pour tâche d'ériger en règle les habitudes d'un «lexique». L'étude du vocabulaire montre que les noms énoncés, prononcés ou dénoncés sont à l'image non pas du normé, mais du conflictuel, des rôles et valeurs qui leur sont attribués dans le temps des interactions. C'est en sortant du tournis de ces échanges (et des «bourrages de crâne» auxquels ils peuvent obéir) qu'un dictionnaire devra façonner la paix du lexique.

Entre 1914 et 1945, un terrain social labouré par des conflits armés et des affrontements politiques se prête tout particulièrement à une élaboration de «noms en guerres». Deux sites d'emploi montrent, dans ce premier volume, cette élaboration à l'oeuvre : la fameuse «langue des tranchées», synthèse pratique des argots, abrégés et patois parlés du côté des poilus et qu'on pourrait ériger en contre-discours face aux paroles émises par les «Chefs» ou circulant à «l'Arrière». Et de façon beaucoup plus idéologique, à travers l'opposition entre tenants d'un socialisme et d'un syndicalismes modérés et tenants de la Révolution et du communisme, dont les formules se sont rapprochées, le temps d'un bref Front Populaire, devant les fascismes montants.

D'autres situations de communication, où le français tranquille s'est trouvé secoué à l'époque, sont dues à divers pôles de prise de parole (modes des Années folles, revendications féministes, provocations surréalistes, discours autour de la «crise», rhétoriques et signes extrémistes...). Tout au long de cette étude, les noms sont ainsi replongés, en tant qu'acteurs, dans les discours qui ont fait l'histoire. Tel est leur sens.

Biographie

Maurice Tournier, spécialiste de lexicologie politique et d'étymologie sociale, a créé en 1967, sous la direction du grand linguiste Robert-Léon Wagner, le Laboratoire de lexicométrie et textes politiques de l'ENS de Saint-Cloud et de l'INALF (CNRS), aujourd'hui dispersé entre plusieurs centres universitaires. Après une thèse sur le vocabulaire ouvrier en 1848 (1976), il a notamment écrit Propos d'étymologie sociale (Lyon, 2002, 3 vol.) et les Mots de Mai 68 (Toulouse, Le Mirail, 2008) mais a surtout contribué aux publications collectives de son laboratoire. En 1980, il a fondé, avec Louis Bodin, la revue Mots, les langages du politique (directeur actuel : Paul Bacot, diffusion : Lyon, ENS-éditions).