Désirs de vie

Quatrième de couverture

On ne peut plus l'écrire comme à ses débuts, à l'aube des années 80, lorsque l'on attendait encore de donner un nom à ça, le sida. Aujourd'hui il a une image. Il est désigné. Il s'est fait connaître. Mais il y a vingt ans, comme les enfants qui, doucement, montrent du doigt les choses avant de les nommer, nous montrions les malades sans leur trouver de justes sobriquets. Ils étaient «les ombres», les «décharnés», les «contagieux». Ils étaient les autres.

Or il y a quelque chose de l'anémone dans cette maladie, quelque chose de dévorant, de fascinant, de carnivore et autour de quoi, pourtant, la vie s'écoule. Comme si. Comme si en nommant le sida on l'avait oublié. Comme si avec les thérapies, il était devenu facile de ne plus y penser. Comme si ces autres étaient seulement devenus des «vivants isolés». Des différents à qui il revenait de s'intégrer. De nouveaux étrangers.

Alors il était nécessaire de l'écrire encore. Il ne s'agit pas ici de textes théoriques ou de témoignages. Il s'agit de vies majuscules, de dix vies qui sont l'exemple de milliers. Il ne s'agit là que de vies romancées.

Des nouvelles de la réalité.

Karelle Ménine

L'intégralité des droits d'auteur seront versés en aides directes aux personnes vivant avec le vih/sida.

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