Paru le 30/05/2005 | Broché 552 pages
Professionnels
édition Centre de droit de la personne, de la famille et de son patrimoine de l'Université catholique de Louvain ; Centre européen d'études et de recherches en droit de la famille et des personnes (Université Montesquieu Bordeaux IV)
Jusqu'il y a une trentaine d'années, il n'y avait, en droit, qu'un seul statut organisant la communauté de vie constituée entre un homme et une femme. C'était le mariage. On n'enseignait dès lors, dans les cours et traités de droit civil, que le droit du mariage.
Au nom de la liberté individuelle et du droit au respect de la vie privée, on accepta, à partir de la révolution familiale individualiste, de ne plus faire du mariage le modèle obligé de toute relation de couple.
On n'allait cependant pas s'arrêter là.
C'est progressivement la pertinence de la distinction trop radicale entre le statut des couples mariés et l'absence de statut des couples non mariés qui fut contestée, comme si une telle distinction persistait à exprimer une différence de légitimité entre les deux modèles.
Parallèlement, c'est aussi la pertinence de la distinction entre le caractère hétérosexuel ou homosexuel d'un couple qui fut remise en cause.
A partir du moment où le pluralisme des modèles conjugaux est ainsi devenu non seulement un des traits distinctifs de la famille contemporaine mais plus fondamentalement une exigence sociale et politique procédant des valeurs de la démocratie et de l'individualisme, il convient désormais pour les juristes, dans une perspective autant théorique que pratique, de procéder à l'analyse de la différenciation entre les statuts juridiques correspondant à divers modèles.
Mais dès lors qu'une trop importante différenciation finit par apparaître contraire à une certaine conception de l'égalité et de la justice distributive et au principe juridique de non-discrimination, on assiste aussi et parallèlement au processus d'une certaine convergence entre les différents statuts.
La question - encore impensable il y a une trentaine d'années - est donc effectivement devenue: est-ce la différenciation ou est-ce au contraire la convergence qui caractérise les statuts respectifs des couples mariés et des couples non mariés?
Une telle problématique justifiait une approche de droit comparé entre deux pays qui ont en commun d'avoir, à l'origine, partagé le même Code civil.
A travers l'analyse des dispositions régissant le statut du mariage et le(s) statut(s) du couple non marié, les deux centres de droit de la famille de l'Université Montesquieu-Bordeaux IV et de l'Université catholique de Louvain - le Cerfap et le CeFap - ont cherché à comparer les réponses - au demeurant en perpétuelle évolution - qui sont actuellement proposées par le droit français et par le droit belge.
