Fiche technique
Format : Broché
Nb de pages : 264 pages
Poids : 365 g
Dimensions : 15cm X 21cm
EAN : 9782878543131
Dire et penser le temps au Moyen Age
frontières de l'histoire et du roman
Quatrième de couverture
L'historien antique visait d'abord à rendre compte de l'enchaînement des causes. Le clerc médiéval veut avant tout situer les événements dans le temps, souci lié à la conception chrétienne d'un temps qui a eu une origine, sa création par Dieu, une coupure essentielle, l'Incarnation, et se déroule selon un sens, orienté vers une fin.
À côté de récits consacrés au passé mythique, puis historique de l'Angleterre bretonne, puis normande, s'invente dès la fin du XIe siècle une historiographie d'un nouveau type, en liaison avec l'extraordinaire aventure que furent la Première Croisade et, en 1099, la prise de Jérusalem. On passe alors à une pratique neuve d'une histoire écrite bien souvent, par des acteurs et/ou témoins. Dès la fin du XIIe siècle et au XIIIe siècle on verra (avec Robert de Clari, Villehardouin, Joinville) le vécu de l'historien - ou du mémorialiste ? - entrer en tension avec une grille de lecture préfabriquée.
«Dire le temps» dans sa matérialité brute n'advient jamais. Aux purs marquages temporels se tissent inévitablement une pesée et une pensée du temps, révélant aussi bien le projet conscient de l'écrivain que le sens plus secret selon lequel il en a dévidé et retordu le fil.