Dire la vanité à l'âge classique : paradoxes d'un discours

Fiche technique

Format : Relié
Nb de pages : 695 pages
Poids : 1080 g
Dimensions : 17cm X 24cm
Date de parution :
EAN : 9782745313195

Dire la vanité à l'âge classique

paradoxes d'un discours

de

chez H. Champion

Collection(s) : Lumière classique

Paru le | Relié 695 pages

Public motivé

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Quatrième de couverture

Vanitas vanitatum et omnia vanitas : comment faire entendre ces paroles de l'Ecclésiaste ? Parce qu'elles nous imposent de prendre conscience de notre misérable condition, de la vacuité de nos attachements, de nos biens et de nos oeuvres, comment les supporter ? D'autant que l'expression de la vanité est paradoxale, puisqu'elle est à la fois un objet du discours et un principe qui en remet en cause les fondements : si tout est vain, que reste-t-il à dire, et comment le dire ?

Au XVIIe siècle, les prédicateurs trouvèrent les moyens d'exprimer la vanité des hommes en la replaçant dans la perspective du Salut et en fondant leurs paroles sur l'autorité du texte biblique. Mais tous les autres, ceux qui ne parlaient pas au nom de l'Église, comment la dirent-ils ? C'est ce que les Vanités, petites natures mortes au crâne nées avec le siècle, nous apprennent peut-être : ces peintures obligent en effet le spectateur à se regarder misérable en dehors de toute référence explicite au Salut, tout en suscitant son admiration par leur virtuosité. Ce tour de force n'est pas propre à la peinture, et on le retrouve dans la première partie des Pensées, où Pascal parvient, sans recourir aux arguments d'autorité, à forcer ses lecteurs à contempler leur misère. Les Vanités et les Pensées signalent ainsi l'existence d'un singulier lieu d'expression de la vanité, où celle-ci est affrontée d'un point de vue strictement humain.

Il y aurait donc, à l'âge classique, plusieurs manières de dire la vanité, et ce livre propose de les distinguer en fonction des stratégies qu'elles supposent : du côté des discours religieux, des textes qui intègrent la vanité dans une économie du salut et permettent ainsi de la dépasser ; du côté des discours funèbres, des textes qui la conjurent par l'artifice mais ne l'annulent pas ; du côté des discours familiers, des textes qui révèlent une impuissance et une angoisse humaines devant la vanité

Biographie

Ancienne élève de l'École normale supérieure de Fontenay-Saint-Cloud, agrégée de lettres modernes, Karine Lanini a enseigné la littérature du XVIIe siècle à l'Université de Paris III et à l'Université de Nancy II. Elle fait partie du Groupe de Recherches Interdisciplinaires sur l'Histoire du Littéraire (E.H.E.S.S.-Paris III).