Collection(s) : Génie de la mélancolie
Paru le 17/01/2012 | Relié CXI-199 pages
Public motivé
édition préparée, présentée et annotée par Radu Suciu
André Du Laurens. Discours des maladies mélancoliques
Le Discours des maladies mélancoliques (1594), manuel pratique pour la survie des âmes en peine, synthétise le savoir médico-moral sur le traitement de l'humeur noire, réputée projeter les esprits affaiblis dans la prostration, la démence et la pulsion suicidaire : c'est le pendant français de l'Anatomie de la mélancolie (1621) de Robert Burton, et la première monographie sur le sujet dans notre langue. L'ouvrage mêle des descriptions pathologiques insolites à des anecdotes pittoresques et des ordonnances saugrenues, le tout en une langue claire et élégante. Tombé dans l'oubli après de nombreuses rééditions et traductions à travers le Grand Siècle, offert aujourd'hui pour la première fois au lecteur moderne, ce plaisant bréviaire venu de la préhistoire de la psychopathologie apporte une lumière inattendue et indispensable à la généalogie de nos inquiétudes et de nos mélancolies modernes.
André Du Laurens (1558-1609) a été professeur à l'université de Montpellier et premier médecin d'Henri IV. Praticien érudit, orateur réputé, estimé par ses confrères mais surtout honoré et consulté par les grands (il apaisait par des lectures tardives les insomnies de son roi), il a su adapter l'écriture savante aux attentes d'un public nouveau, que commençait de passionner la vulgarisation médicale.
Après des études à l'université Babes-Bolyai de Cluj en Roumanie, Radu Suciu a soutenu en 2009 devant les universités de Genève et de Paris-Sorbonne une thèse de doctorat en histoire de la médecine et de la littérature française (XVIe-XVIIe siècles). De 2004 à 2007, il a été détaché en tant qu'allocataire de recherche à l'Institut de recherche et d'histoire des textes (IRHT) du CNRS. Boursier du programme « Research in Paris 2010 », de la Mairie de Paris, il est l'auteur du site Internet Melancholystories.com, une publication en ligne centrée sur la médecine de la mélancolie à la fin de la Renaissance.