Collection(s) : Espace social
Paru le 04/02/2005 | Broché XVII-344 pages
Public motivé
La Sécurité sociale s'est d'abord donné comme but de « débarrasser les travailleurs de l'incertitude du lendemain », insécurité qui dans leurs cas constituait l'un des caractères les moins supportables de la condition prolétarienne.
Ce livre s'interroge sur les responsabilités du mouvement qui, depuis la fin du XIXe siècle, a progressivement mis en place les éléments constitutifs de notre Sécurité sociale. L'enquête montre que, en ce domaine comme en d'autres, la réalité est plus complexe que les théories. L'idée de la prévoyance obligatoire, imposée par la loi à tous les salariés et à tous les employeurs, suscite longtemps les résistances de divers milieux sociaux. En fait, les rôles joués par le patronat, par les syndicats ouvriers et par la mutualité sont loin d'être univoques et l'on peut voir que les pratiques dites « révolutionnaires » peuvent avoir comme conséquencede « bloquer le jeu », autant comme les pratiques les plus conservatrices. La Sécurité sociale n'est ni la suite des oeuvres sociales du grand patronat, ni la fille de la mutualité, ni le fruit des luttes ouvrières pour la justice sociale. S'impose aussi l'idée du rôle qu'ont joué dans cette affaire les « républicains de progrès » soucieux de rester dans la « vraie tradition du XVIIIe siècle et de la Révolution française ».
Henri Hatzfeld est professeur émérite à l'Université de Nancy Il.