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Paru le 22/03/1991 | Broché LXVII-375 pages
édition préf. et trad. de l'anglais Michèle Le Doeuff
«Le savoir dérivé d'Aristote, s'il est soustrait au libre examen, ne montera pas plus haut que le savoir qu'Aristote avait.» Dans les arts mécaniques, le début est grossier puis l'on développe et perfectionne - ce que Bacon baptise ici «progrès». S'il n'en va pas de même pour les savoirs, c'est que, dans la société, la science est une grande incomprise. Que faire pour y remédier ? Bien des choses, et d'abord convaincre l'Etat de s'en mêler.
Publié en anglais en 1605, Du progrès n'a connu jusqu'ici qu'une traduction française, en 1624. La phrase qui recommande le libre examen d'Aristote y a été censurée, comme tout ce qui touche à la scolastique. Bacon lui-même, en se faisant traduire en latin pour le Continent, expurge son livre. L'audace intellectuelle de l'original n'avait donc pas encore vraiment franchi la Manche. L'essentiel fut cependant entendu de tous au XVIIe siècle : les sciences, produites par l'effort humain, doivent être distinguées de la religion.
Michèle Le Dœuff est philosophe au CNRS. Elle a publié L'imaginaire philosophique (Payot 1980 ; Athlone 1989 ; Stanford University Press 1990) ; Bacon : la Nouvelle Atlantide (avec Margaret Llasera, Payot 1983) ; Shakespeare, Vénus et Adonis (Alidades 1986) ; L'étude et le rouet (Seuil 1989, Blackwell's 1991).