Collection(s) : Les cahiers Actio
Paru le 10/11/2002 | Broché 160 pages
Licence
Dans les années 1880, le sport aristocratique laisse la place à un sport bourgeois qui ne deviendra un sport réellement démocratique qu'en 1936. Ce sport qui succède à des loisirs nobles est immédiatement projeté, par ses auteurs, sur la scène scolaire et se veut régénérateur de la jeunesse sur le plan hygiénique mais aussi moral. Il s'offre comme une réponse aux préoccupations des hygiénistes d'une part et à celles des militaires d'autre part qui sont les deux forces vis-à-vis desquelles il va devoir se situer. Un moment héritier du modèle anglais observé dans les publics shools, il devient le culte de la jeunesse et trouve, dans les Jeux Olympiques, l'équivalent d'un rite initiatique et d'un mythe au sens primitif du terme. Si sa dimension religieuse peut être considérée comme la force sous-jacente qui conserve au sport sa raison d'être aujourd'hui, l'orientation pédagogique de la fin du XIXème siècle, après s'être heurtée à la résistance des militaires et à la méfiance des médecins, cède la place à une dimension ouvertement politique avec l'avènement du Front Populaire. Sa démocratisation ne cessera d'être encouragée désormais, ce qui n'enlèvera pas le sens profond qui lui avait été donné à ses débuts.
Gilbert Andrieu, Professeur d'Education Physique depuis 1960, nageur de haut niveau dans les années 50, entraîneur d'athlétisme dans les années 60, formateur de cadres dans les années 60 et 70, Professeur d'Ecole Normale en 1982, Professeur des Universités dans les années 90, est de plus en plus convaincu que le sport est une voie initiatique et pas seulement une forme d'endoctrinement, comme on pourrait le penser. C'est probablement cela qui fait sa richesse et sa possible survie.
