Collection(s) : Savoir et formation
Paru le 03/05/2000 | Broché 238 pages
traduit du portugais par Filomena Couto, Marie-Elisabeth Handman
L'échec scolaire révèle toujours autre chose que la non réussite à l'école. Quand il touche les enfants dits de la seconde génération, la cause est entendue, c'est l'émigration qui est responsable. Pourtant, il ne suffit pas d'être Portugals au Portugal pour réussir, bien au contraire.
Anthropologues au Portugal, psychologues et psychanalystes en France tentent de démonter les mécanismes de ce phénomène massif. Pour les premiers, les enfants, loin d'être des «têtes dures» comme le leur reprochent leurs parents, sont les révélateurs de l'inadéquation de l'école aux savoirs culturels locaux. Pour les seconds, l'émigration apparaît parfois comme le mode de fuite d'un passé insupportable et intransmissible, qui fait peser sur les descendants un interdit de savoir, lequel entraîne un interdit de penser, si bien que les enfants semblent avoir la «tête vide».
Le double regard disciplinaire, qui permet de lier les problématiques de l'individu et celles de la société, ouvre la voie à une réflexion plus générale sur les mécanismes de la pensée et de l'apprentissage, sur les identités culturelle et individuelle, sur la difficulté enfin de devenir le sujet de sa propre histoire.
Psychologue, psychiatre et psychanalyste. Denise Becker a une longue expérience de la psychopathologie de l'enfant ; elle s'est toujours intéressée au handicap, qu'il soit physique ou qu'il découle des conditions sociales, et à ses effets sur les mécanismes de la pensée.
Marie-Elisabeth Handman est anthropologue. Ses travaux sur les rapports de sexe en Europe du Sud l'ont conduite à se rapprocher de la psychanalyse et à favoriser la collaboration entre cette discipline et la sienne.
Raûl Iturra a créé le Département d'anthropologie sociale de l'ISCTE (Lisbonne), qu'il préside actuellement. Auteur de nombreux ouvrages sur l'économie, la parenté ou la religion en Espagne et au Portugal, il est le premier à avoir fait entrer l'école dans la réflexion anthropologique sur les sociétés complexes.