Paru le 31/08/2017 | Broché 650 pages
traduit de l'allemand par Corinna Gepner | édition, postface et appareil critique par Carsten Gansel
Écrit pendant sa détention par un officier allemand prisonnier des Soviétiques, Éclairs lointains retrace l'enfer du « chaudron » de Stalingrad vu à hauteur d'homme - à la hauteur de tous ces soldats, officiers et sous-officiers d'emblée voués à l'anéantissement. Car l'ennemi, ce n'est pas seulement les terribles orgues de Staline, c'est aussi le froid, la faim, la décrépitude physique, la démoralisation, la perte de tout sentiment humain.
Gerlach réussit ce tour de force d'être à la fois dans l'histoire immédiate, celle de la politique nazie et de ses conséquences désastreuses, et dans l'histoire de l'humanité : son objectif est bel et bien de dire que les hommes ne sont pas là pour s'entre-tuer. Et il le fait avec un talent de romancier tout à fait exceptionnel. De son expérience de première main et des récits de ses compagnons de captivité, il tire une « fiction » âpre, bouleversante de crudité, de rudesse et de tendresse mêlées, étonnamment sensible aux beautés d'une nature exposée aux ravages des armes.
Après avoir été officier à Stalingrad, et prisonnier de guerre, Heinrich Gerlach (1908-1991) est libéré en 1950. Il retourne en Allemagne pour devenir professeur. Il publiera deux livres de son vivant : L'Armée trahie (version documentaire abrégée d'Éclairs lointains) en 1957, et Odyssée en rouge en 1966, un témoignage sur ses années de captivité.