Collection(s) : Interférences
Paru le 20/05/2021 | Broché 306 pages
Public motivé
Écrire le traumatisme
Femmes tondues et violées, mères en deuil, miliciennes, veuves ou détenues... La mémoire des vaincues de la Guerre civile espagnole et du franquisme a longtemps été réduite à la clandestinité. Pendant la démocratie, elle a progressivement trouvé dans la littérature un lieu d'expression de sa diversité.
Ce livre fournit une vue globale de la construction mémorielle dans l'espace fictionnel, en analysant des oeuvres publiées entre 1975 et 2010, en français (Agustin Gomez-Arcos et Mercedes Deambrosis) et en espagnol (Dulce Chacon, Carme Riera, Josefina Afdecoa, Jésus Ferrero, Marifé Santiago Bolanos et Angeles Caso).
En menant l'enquête au coeur même des formes poétiques, cet ouvrage montre comment la fiction dit la violence de l'histoire et en quoi elle est une pièce cruciale de l'économie mémorielle. L'analyse embrasse tant tes phénomènes stylistiques et narratologiques que les représentations, et met ainsi au jour une véritable poétique du traumatisme, dont la figure centrale est cette de fa victime. Dans un dialogue au long cours avec tes sciences sociales, l'analyse littéraire enrichit fa compréhension des enjeux éthiques et politiques d'un discours faisant de fa guerre et de fa dictature un « passé qui ne passe pas ».
Sophie Milquet a réalisé sa thèse en lettres et en histoire entre l'université libre de Bruxelles et l'université Rennes 2. Elle s'intéresse aux formes des discours mémoriels et à la littérature de guerre. Elle est aujourd'hui assistante à l'université libre de Bruxelles et chercheuse à la Fondation de la mémoire contemporaine, où elle est en charge de projets d'étude et de valorisation des témoignages sur la vie juive de Belgique.