Collection(s) : Cordouan
Paru le 13/07/2019 | Broché 186 pages
Public motivé
préface de Vincent Engel
Que peut le roman face à la vague actuelle du terrorisme ? Voici la question, tout sauf ingénue, qui sous-tend le présent essai. Celui-ci envisage en effet la fiction comme un outil cognitif qui permet à l'homme d'interroger son expérience, souvent angoissante, de la terreur. A travers des exemples empruntés à l'oeuvre d'une série d'écrivains contemporains, tels que Rushdie. Houellebecq ou encore Sansal, il est montré comment le roman amène son lecteur à partager simultanément le point de vue du kamikaze et de sa victime, à explorer aussi bien les causes que les conséquences de l'attentat. Par cette transformation du terrorisme en objet esthétique, la fiction se voit saisie comme la réaffirmation de sa capacité à opposer la beauté et l'ordre au chaos d'un monde éclaté. Elle se fait l'héritière moderne de Schéhérazade. qui à 1 aide d'un bon roman repousse sans cesse la mort promise par le sultan devenu intégriste.
Amaury Dehoux est chargé de recherches au FNRS et chargé de cours invité à l'Université catholique de Louvain. Docteur en littérature comparée, il s'intéresse à la théorie du roman contemporain, aux représentations de l'humanité dans le roman mondial et aux rapports entre la globalisation et la fiction. C'est dans le cadre de cette réflexion sur la globalisation qu'il présente ce parcours dans les fictions du terrorisme comme phénomène mondial.