Ecrits de trois dialecticiens de la Chine des Royaumes combattants : Deng Xizi, Yin Wenzi, Gongsun Longzi

Fiche technique

Format : Broché
Nb de pages : 450 pages
Poids : 604 g
Dimensions : 13cm X 20cm
Date de parution :
ISBN : 978-2-251-45568-6
EAN : 9782251455686

Ecrits de trois dialecticiens de la Chine des Royaumes combattants

Deng Xizi, Yin Wenzi, Gongsun Longzi

de , ,

chez Belles lettres

Collection(s) : Bibliothèque chinoise

Paru le | Broché 450 pages

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Quatrième de couverture

Sont réunis ici trois textes de l'École des Noms, le Deng Xizi, le Yin Wenzi, et le Gongsun Longzi. Ils témoignent d'un moment critique de l'histoire de la pensée en Chine au temps des Royaumes Combattants (403-221 av. J.-C.), avant que le système des corrélations ne domine l'organisation du discours en Chine. Leur dialectique se règle sur le système de la prédication. Confucius avait fait de la rectitude des noms le principe premier du bon gouvernement, mais son idéal du roi nomothète, garant de cette rectitude, s'était perdu. D'où le succès de rhéteurs avides de dominer par leur usage captieux du langage. Contre cette éristique, devait se constituer une dialectique.

Le Deng Xizi distingue les deux pratiques : au « petit dialecticien », beau parleur sans foi ni loi, s'oppose le « grand dialecticien », qui appréhende les choses dans leur nature. Cette rectitude des noms commande à l'efficace des lois et à l'art de gouverner, au-delà même de la seule exigence morale. Le Yin Wenzi ajoute à cette analyse une dimension psychologique et humaine. Par le respect des catégories nominales, le prince éclairé cherche à rétablir l'accord entre ordre social et ordre naturel. Enfin, le Gongsun Longzi semble marquer l'aboutissement du projet de l'École des Noms. Choisissant la voie des paradoxes, exposés dans la forme du dialogue, il s'efforce de manifester toute la profondeur de la pensée de la désignation, elle-même au fondement de tout discours visant à saisir la forme de réalités toujours en devenir.

Ces trois textes sont, pour la première fois en France, traduits ensemble et en entier.


Deng Xi (545-501), grand officier de l'État de Zheng, fut ministre de Zi Chan. Il tente de substituer au pouvoir discrétionnaire - que l'orthodoxie rituelle accordait au juge - une correspondance codifiée entre la qualification de la faute et sa place, clairement déterminée dans l'échelle des sanctions pénales. Il prit l'initiative de rédiger le premier code pénal sur bambou, aujourd'hui disparu.

Yin Wen (v. 360-293), moins connu que Deng Xi, était surtout un « intellectuel » engagé. Il prône la tolérance, la compassion et la frugalité de telle sorte que tous les hommes puissent vivre en paix. Le Yin Wenzi est un texte plus tardif, sans doute recomposé à partir de citations, qui nous éclaire sur les raisons de ce choix de vie.

Gongsun Long (325-250) fut un conseiller très écouté du prince de Pingyuan dans l'État de Zhao et un diplomate redouté pour son art de l'argumentation. Il est probable que ses plaidoyers pour la paix lui aient fait ressentir l'urgence d'examiner les règles du langage et de les exposer dans des arguments d'école qui ensuite ont été regroupés dans le Gongsun Longzi.

Monique Casadebaig, professeur agrégée de philosophie, a longtemps enseigné en classe préparatoire. Ayant soutenu sa thèse « Gongsun Long : des noms à la désignation, la pensée du langage en Chine à l'époque des Royaumes combattants » à l'Inalco en 2020 (prix de la Chancellerie), elle s'est spécialisée dans l'étude des débuts de la logique en Chine, en particulier chez les néo-mohistes et les dialecticiens de l'École des noms.