Collection(s) : Le sens de la marche
Paru le 13/06/1997 | Broché 303 pages
traduit de l'allemand par Paul Dehem, Philippe Ivernel
Dans cet ouvrage ont été rassemblés et classés chronologiquement, sous les rubriques «Extraits des carnets», «Notes sur l'époque», «Etudes marxiennes», «Notes sur la philosophie», «Essais sur le fascisme», «Propositions pour la paix», tous les écrits de Bertolt Brecht sur la politique et les problèmes sociaux.
C'est sous l'angle de la dialectique prolétarienne que Brecht s'engage, à partir de 1926, dans la voie du marxisme-léninisme. Cette dialectique se définit comme une série de méthodes intelligibles, compatibles entre elles, qui permettent de dissoudre certaines représentations rigides. Elle fait prévaloir la praxis, contre les idéologies dominantes, en se donnant d'abord pour objet la pensée elle-même, saisie dans sa contradiction principale, non comme source des actions, mais inversement. De la sorte, les «opinions» se trouvent placées dans le champ des «intérêts» ; la conscience apparaît comme immédiatement productrice d'un véritable inconscient social.
Quand, sous la pression des «intérêts», les idéologies se disloquent, l'individu, dans le mode de production anarchique, subit l'attraction des diverses formations collectives ; la lutte de classes passe en lui, la motivation économique prédomine sur toute autre, même si en lui subsiste une marge d'indétermination, où s'inscrit l'espace de la praxis assumée ou refusée.
Certes, la cause du prolétariat est inséparable de la cause des prolétaires en personne, et le prolétariat n'a rien à perdre que ses chaînes, mais cette «majestueuse maxime» n'est valable qu'à l'échelle de l'histoire, individuellement les prolétaires «ont beaucoup à risquer». C'est pourquoi le renversement de l'ordre établi, pour s'accomplir avec la participation des masses, doit se présenter comme une affaire dans laquelle ils puissent retrouver la trame de leur vie quotidienne.
