Collection(s) : Histoire, textes, sociétés
Paru le 20/06/2019 | Broché 261 pages
Public motivé
préface Bosko I. Bojovic
Élites, intellectuels et démantèlement de la Yougoslavie
Archives du Quai d'Orsay et témoignages d'un processus de longue durée (1945-1991)
La fin de la Fédération yougoslave représente le début d'un tournant historique qui a amené sa population à vivre l'un des plus grands échecs de coexistence multiethnique. Après 1980, la connivence entre les élites politiques et les intellectuels a démontré la dérive populiste d'un pays déconstruit par des intérêts opposés. Les dirigeants ont tardé à se tourner vers un pluralisme politique, préférant se diriger vers un ethnocentrisme nationaliste régressif. Submergés dans un « dialogue de sourds », les représentants du pouvoir et les intellectuels défendent des positions politiques proches de leurs régimes respectifs. Cela affecte amplement l'établissement d'un consensus visant à sortir de l'ornière d'une bureaucratie tenue par le parti unique. Cette incompréhension est le prélude d'une polarisation irréversible qui prendra la forme d'un populisme conflictuel.
Cet ouvrage offre une étude du rôle des intellectuels et de l'influence des élites politiques dans la création, le développement et la dislocation d'un pays impliqué directement dans le déroulement de la guerre froide. Il vise à compléter l'analyse d'un contexte tumultueux et controversé dans lequel le destin de la Yougoslavie ne dépend pas uniquement des ruptures intérieures, mais aussi des décisions des puissances internationales.
Felipe Hernández, docteur en histoire et sciences politiques de l'EHESS - Paris, est attaché temporaire d'enseignement et de recherche à l'Institut d'études européennes (IEE) de l'Université Paris 8. Ses intérêts de recherche portent sur les dynamiques des conflits, les processus de stabilisation et les nouveaux enjeux sécuritaires des sociétés multiethniques. Il a effectué de nombreux travaux de terrain notamment dans le Sud-Est européen et dans la Méditerranée.