Enfants de la déesse : dévotion et prêtrise féminines au Bengale

Fiche technique

Format : Broché
Nb de pages : 352 pages
Poids : 530 g
Dimensions : 15cm X 23cm
Date de parution :
EAN : 9782271053831

Enfants de la déesse

dévotion et prêtrise féminines au Bengale

de

chez CNRS Editions

Collection(s) : Chemins de l'ethnologie

Paru le | Broché 352 pages

Professionnels

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Quatrième de couverture

Partant d'histoires de vie de femmes dont elle a partagé l'existence, M. Carrin décrit l'émergence des formes marginales de prêtrise et de dévotion féminines au Bengale. Fréquentés par des dévots vivant aux marges de la société, entre monde tribal santal et monde des castes, de petits sanctuaires prolifèrent. Le livre comporte, de surcroît, des informations plus générales sur la religion populaire et les rituels thérapeutiques.

Cet ouvrage traite des formes marginales de prêtrise et de dévotion féminines au Bengale. Partant d'histoires de vie de femmes dont elle a partagé l'existence, M. Carrin décrit l'émergence de ce type de prêtrise qui s'accompagne de la prolifération de petits sanctuaires dédiés à des dieux hindous, et qui sont fréquentés par des dévots vivant aux marges de la société, entre monde tribal santal et monde des castes, dans un milieu fortement imprégné de cultes tantriques. La plupart de ces femmes ont vécu des expériences traumatisantes et ont été amenées à cette dévotion à la suite d'un rejet, voire d'une exclusion ou d'une mort sociale. C'est par exemple le cas de Parvati, personnage central du livre, qui devient attachée à un temple de Shiva à la suite d'un mariage en dehors de son groupe santal originaire. Le livre comporte de surcroît des informations plus générales sur la religion populaire et les rituels thérapeutiques.

Dans une enquête anthropologique qui étudie les interactions entre croyances collectives et expériences individuelles et développe une approche cognitive des faits de croyance, Marine Carrin montre combien il importe pour l'ethnologie religieuse du monde indien de prendre en compte les stratégies individuelles. Partant d'histoires de vie de femmes dont elle a partagé l'existence au Bengale, l'auteur montre comment l'infortune qui frappe la personne est réinterprétée en termes de causalité religieuse dans des formes de culte non institutionalisées. La plupart de ces femmes ont en effet vécu des expériences traumatisantes et ont été amenées à la dévotion à la suite d'un rejet, voire d'une exclusion ou d'une mort sociale. Personnage principal du livre, Parvati, par exemple, fonde un sanctuaire thérapeutique dédié à Shiva et à Kali, à la suite d'un mariage en dehors du groupe santal auquel elle appartenait à l'origine. On assiste alors à l'émergence d'un type nouveau de prêtrise féminine où l'expression de la dévotion voisine avec des formes populaires d'exorcisme. Tiraillées entre les divinités du monde tribal et les dieux hindous, ces personnes cherchent plus ou moins consciemment à revendiquer une idendité sur le mode religieux, en manipulant les concepts liés au rituel pour les resituer dans leurs situations individuelles. Dès lors, certains symboles corporels exprimant l'ambivalence sexuelle permettent aux dévots des deux sexes de trouver de nouvelles formes d'efficacité thérapeutique : c'est le cas des "ojha", prêtres tribaux santal qui se féminisent pour assurer les cultes dont ils ont la charge et des prêtresses qui, inversement, adoptent des caractères masculins pour officier dans les sanctuaires. Au Bengale, dans un contexte où les différences entre tribus et castes tendent à s'estomper, la notion d'acculturation des Santal au monde hindou apparaît donc centrale dans un milieu fortement imprégné des cultes tantriques.