Paru le 21/02/2011 | Broché 93 pages
traduit de l'arabe par Laurence Joly
Enfin, je peux marcher seule
J'ai maintenant cinquante ans et je suis parvenue à cet âge en m'adaptant, d'abord à la société dans laquelle je suis née et maintenant au pays dans lequel je vis.
Je me suis mise au diapason de ma mère, de mon père, de mes frères, de mes voisins, de mes amis tout en vivant une autre vie, une vie intérieure. J'avais l'impression que dans cette vie intérieure, je ne grandissais pas, qu'il y avait là une enfant. « Et combien je chéris cette enfant recroquevillée là ! » Lorsque j'allais me coucher, je ne dormais pas mais descendais dans mes profondeurs pour retrouver cette petite fille qui m'attendait. Ce qui est étrange, c'est que je la réconfortais toujours, je lui parlais. Je l'embrassais, je la regardais. Puis, je me sentais remonter du plus profond de moi-même vers la vie avec les autres et je m'endormais. C'était comme ça toutes les nuits.
« Dans ce deuxième récit, Fatima el-Ayoubi nous relate son cheminement intérieur pour se réconcilier avec elle-même et comprendre pourquoi de longues années durant elle a été incapable de se révolter contre la pression familiale et sociale qu'elle subissait. Par l'écriture, elle instaure un dialogue avec elle-même. Au fil de sa réflexion, elle découvre que sa relation avec le monde qui l'entoure n'est pas le fruit d'une fatalité contre laquelle elle ne pourrait rien ; un changement est possible et il dépend d'elle. Cette libération l'amènera à s'inscrire à l'Université Paris X à Nanterre où elle prépare un DAEU, un diplôme d'accès aux études universitaires, déterminée à aller jusqu'au bout de son émancipation. »