Collection(s) : Transmission des savoirs
Paru le 11/02/2021 | Broché 336 pages
Professionnels
Au début des années 2000, deux initiatives parlementaires dans le canton suisse du Tessin ont proposé le dépassement des enseignements religieux confessionnels dans l'école publique au profit d'un enseignement d'Histoire des religions, laïque et destiné à la totalité du public scolaire. Le processus de réforme, loin d'être paisible et linéaire, a rencontré tout au long de son chemin des écueils de nature politique, pédagogique et idéologique.
Mais plutôt que se focaliser sur le discours des institutions ou des factions politiques et religieuses, la recherche ici présentée a comme but principal de décrire et de comprendre comment les acteurs impliqués dans l'implantation pratique de l'enseignement d'Histoire des religions se réapproprient les indications et les prescriptions institutionnelles. Comment enseignants, élèves, parents et cadres scolaires se représentent-ils un projet de réforme qui touche au coeur du rapport entre État et religions et qui est susceptible de réanimer un débat vieux de deux siècles ? Quel est le sens qu'un tel réagencement institutionnel prend au niveau des établissements, des salles de classe et des familles des jeunes élèves ?
Ce travail montre comment différentes logiques d'action se côtoient, se superposent et se contredisent. Ces différentes logiques sont à mettre en rapport avec les hésitations de l'État et les difficultés qu'il a rencontrées dans sa tentative de redéfinir son rôle par rapport au domaine du religieux dans l'école et dans la société.
Francesco Caletta, sociologue, est Maître d'enseignement à la Scuola universitaria federale per la formazione professionale (SUFFP, Lugano). En 2016, il a soutenu une thèse de doctorat - dont cet ouvrage est issu - au sein de la faculté des Sciences sociales et politiques de l'Université de Lausanne.