Collection(s) : E la nave va
Paru le 13/03/2023 | Broché 158 pages
« Le temps nous est gare. Le temps nous est train ». C'est par cette citation de Prévert que l'auteur ouvre son récit.
Le temps tourne, la terre bouge, le train s'ébranle, les silhouettes s'effacent à mesure que le quai s'éloigne. Pour le voyageur le temps du passage est celui de l'écrit, et ce qu'il donne à lire est ce qu'il voit, ce qu'il entend : son visage en reflet disparaissant pour laisser voir l'éclat des prés et des bois, le flamboiement d'un champ de coquelicots touché par la grâce du soleil levant, et la rumeur des autres pour établir la réalité du voyage d'une gare l'autre, d'un aller au retour, avec ce sentiment que « le visible n'apparaît que pour autant qu'il est regardé, éprouvé, questionné et finalement formulé ».
« J'écris à travers les prairies, en lisière, en secret, j'écris... Comme le soleil qui révèle les marques sur la vitre, je trace sur la page les traits de l'écriture. Comme ces ouvriers arrivés tôt sur le chantier, je travaille au petit chantier portatif de ma vie, j'écris. »
Lionel Seppoloni, né en 1975, a passé son enfance à Ferney-Voltaire puis à Chambéry. Enfant singulier, il trouve très tôt en la littérature un moyen de vivre. Agrégé de lettres, il enseigne un temps en Guyane avant de revenir habiter en Savoie. Ce n'est pas un moindre paradoxe que, rétif aux départs, il soit particulièrement inspiré par le déplacement, en voiture, en train, à pied.