Paru le 05/11/2003 | Broché 157 pages
Tout public
propos recueillis par Elisabeth Couturier | préface Paul Veyne
«Je travaille sur des villes, elles sont mon vrai matériau; je m'en saisis pour leurs formes, leurs couleurs, mais aussi pour ce qui ne se voit pas, leur passé, les souvenirs qui les hantent. Quand je colle mes images sur un escalier de Paris ou un mur d'église napolitaine, il y a interaction entre mon image et l'espace-temps où je l'insère.
L'image n'existe plus pour elle-même: le Caravage ne m'intéresse pas, il ne compte que par et pour Naples.»
De la colle, du papier, de la sérigraphie, une image que le vent commence à décoller. Refus du luxe, du beau matériau et même des couleurs, refus de tout ce qui pourrait ouvrir l'oeuvre à la gloire et à la certitude.
L'éphémère d'Ernest Pignon-Ernest n'est pas nihilisme, mais découverte du moment de la réception de l'image par le spectateur qui passe. Changer la vie disait Rimbaud; cela peut se prendre en sens révolutionnaire, mais aussi et plutôt en sens poétique, cette poésie émigrant des livres et des musées pour métamorphoser l'espace commun.
(Extrait de la préface de Paul Veyne, Professeur au Collège de France)
Ernest Pignon-Ernest intervient, depuis des années, sur les murs des villes avec des images (dessins au crayon, à l'encre ou sérigraphies) multipliées à des centaines d'exemplaires qu'il colle de nuit en des lieux très précisément choisis. Évocation d'un moment historique précis, d'une réalité sociale ou quête poétique, c'est par le lieu où elles sont collées que ces images prennent tout leur sens.
Principales interventions retracées dans cet ouvrage: