Collection(s) : Théorie
Paru le 02/06/1999 | Relié 192 pages
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L'ouvrage établit les liens unissant la représentation de l'espace public à celle du corps, à travers un imaginaire médical ancré chez Platon. L'analyse de passages de l'Encyclopédie de d'Alembert et Diderot montre comment cet imaginaire joue un rôle essentiel dans la définition moderne du «public», du citoyen et de l'espace public. Parallèlement, les questions radicales posées par Jean-Jacques Rousseau sont examinées dans Le Discours sur les sciences et les arts, sorte de thérapie d'une folie collective dont les arts sont les symptôme. Le rôle imparti à l'artiste face au public ressortit, chez Zola, à celui d'une victime sacrifiée sur le mode du rituel dionysiaque opérant une étrange association entre le texte et la leçon d'anatomie.
L'émergence du nouvel espace public, mis en place par les autoroutes de la communication et le multimédia est également examinée ici, en ce qu'elle relance sous l'angle inconnu d'un regard sans corps, la problématique de la création et de la perception de l'art. Le livre s'achève sur une analyse du transport public, à travers deux cas (Lisbonne, Bruxelles) mettant en relief le fantasme du corps pathétique, la jonction entre communication et contagion et le rôle de l'art comme déclencheur de citoyenneté.
Chakè Marossian, Docteur en Philosophie et Théorie de la Communication, a enseigné à l'Université Nouvelle de Lisbonne et est actuellement professeur à l'Académie Royale des Beaux-Arts de Bruxelles. Elle a publié, entre autres, L'art moderne et la question du sacré (collectif, Cerf, 1993) et Discours et Littérature (collectif, Antwerpen 93/ Mardaga), ainsi que de nombreuses contributions à des publications internationales telles que Traverses, Furor, La Part de l'OEil. Membre de l'AICA, elle collabore à la revue Colóquio/Artes de la Fondation Gulbenkian à Lisbonne.