Collection(s) : Philosophie imaginaire
Paru le 04/02/2016 | Broché 181 pages
Public motivé
traduit de l'italien par Jean-Christophe Weber
En affirmant qu'une chose n'est pas, l'animal humain parlant fait passer la chose elle-même des limbes d'une existence vaporeuse à la consistante réalité du monde, où être et non-être se déterminent l'un l'autre. Mais l'énoncé négatif n'est pas que la contre-figure linguistique de réalités malignes ou de sentiments destructeurs (guerre, haine, rancune) ; de par son ambivalence, il en affirme le refus et laisse entrevoir l'autre de ce qui est, comme il peut tout aussi bien être une force qui freine nos pulsions violentes ou qui accroît notre férocité. Ainsi, à partir d'une réflexion sur la négation, où l'enfant qui fait l'apprentissage du langage nous en apprend autant que Le Sophiste de Platon discutant de l'être de ce qui n'est pas, Paolo Virno propose une étonnante anthropologie linguistique, où la négation peut être définie comme « l'argent du langage » parce qu'elle attribue à chaque chose sa valeur unique.
Paolo Vimo (1952) enseigne la philosophie du langage à l'Université de Rome. Ont paru aux Éditions de l'éclat : Opportunisme, cynisme et peur (1991), Miracle, virtuosité et « déjà vu » (1996), Le souvenir du présent (1999), Grammaire de la multitude (2002), et plus récemment : Et ainsi de suite, la régression à l'infini et comment l'interrompre (2014) ou L'usage de la vie et autres sujets d'inquiétude (2016) qui rassemble vingt-deux essais écrits entre 1981 et 2015.