Collection(s) : Bibliothèque d'études classiques
Paru le 06/04/2005 | Broché IX-238 pages
Etudiants
Ce livre est constitué d'études, les unes inédites, d'autres plus anciennes, qui recherchent à travers des exemples toujours concrets les structures propres du vocabulaire grec, la permanence-même de ces structures fournissant le cadre et le moteur de la production lexicale. Cette démarche n'autorise à méconnaître ni l'origine indo-européenne du grec ni les conditionnements étymologiques qui en découlent. Mais elle n'ignore pas non plus que la réalité d'une langue apparaît le plus clairement dans sa dynamique historique: la stabilité millénaire qu'on observe dans les formules techniques de plantation ou de description de matériel n'empêche pas des glissements dans le rapport aux référents, la tension entre synonymie et antonymie jouant en outre son rôle dans autant de microsystèmes: d'un point de vue lexical, qu'est-ce qu'un arbre? qu'est-ce qu'un porc? et la défectivité d'un thème verbal avec le supplétisme qui lui répond est-elle un héritage ne varietur, ou un état d'équilibre instable entre deux antonymes placés momentanément dans un rapport de synonymie?
Le mycénien, qui est évoqué tantôt comme témoin, tantôt comme objet principal, est considéré ici non comme quelque avatar attardé d'un indo-européen peu dialectalisé, mais comme une forme, certes archaïque par certains côtés, d'une langue grecque pleinement individualisée vers la fin du IIe millénaire avant J.-C. C'est du moins ce qui apparaît dans l'organisation des lexiques techniques et dans les systèmes où s'inscrivent leurs constituants morphologiques.
L'auteur a enseigné la linguistique historique du grec à l'Université de Rouen puis à l'Université de Paris IV-Sorbonne. Il a participé à l'achèvement du Dictionnaire étymologique de la langue grecque de Pierre Chantraine et a d'autre part publié une thèse de doctorat sur Les substantifs grecs en -eus et, dans la présente collection, un recueil de Recherches lexicales en grec ancien. Il co-dirige la Revue de Philologie (Paris), dans laquelle il a ouvert une Chronique d'étymologie grecque (CEG) animée par de nombreux contributeurs français et étrangers.
